
Elle serait aux petits soins pour lui et saurait aussi flatter ses désirs car Gerty était une une femme vraiment femme et savait combien un homme un vrai aimait à se sentir choyé. Le doré croustillant de ses petits sablés et le moelleux fondant de son pudding Reine-Anne lui avaient valu une réputation de cordonbleu auprès de tous car avait aussi le coup de main pour allumer le feu, saupoudrer la farine mêlée de levure et tourner toujours dans le même sens et alors faire mousser le lait et sucre et bien battre les blancs portant elle n’aimait pas manger devant les gens cela l’intimidait et souvent elle se demandait pourquoi il n’était pas possible de consommer des denrées plus poétiques comme des violettes ou des roses et ils auraient un salon somptueusement aménagé avec des tableaux et des gravures et la photographie de l’adorable chien du grand-papa Giltrap, Garryowen, auquel il ne manquait que la parole, il avait tellement figure humaine, et des housses de cretonne pour les fauteuils et ce porte-toast en argent qu’elle avait vu dansla capharnaüm des soldes d’été chez Clery, comme ils ont les riches dans leurs demeures.
Une fois installés dans le petit nid d’amour que serait leur charmant cottage, tous les matins, ils prendraient leur p’tit déj ensemble , simple mais parfaitement servi, rien que pour eux deux, et avant qu’il ne se rendît à ses affaires il donnerait à sa petite femme adorée un bon gros câlin et son regard s’attarderait un instant au plus profond de ses yeux.