
Un crabe vert aux yeux rouges et méchants enfonce profondément ses pinces grimaçantes dans la poitrine de Stephen.
Un crabe vert aux yeux rouges et méchants enfonce profondément ses pinces grimaçantes dans la poitrine de Stephen.
Stephen titube, s’effondre et tombe, sonné. Il reste sur le dos, son visage vers le ciel, son chapeau roule jusqu’au mur. Bloom le suit et le ramasse.
La mère de Stephen, émaciée s’élève rigide directement du plancher, en gris lépreux avec une couronne de fleurs d’oranger fanée et un voile de mariée déchiré, son visage usé et sans nez, vert de moisissure tombale. Sa chevelure est rare et raide. Elle pose ses orbites creuses cerclées de bleu sur Stephen et ouvre sa bouche édentée pour prononcer un mot silencieux. Un choeur de vierges et de confesseurs chante sans voix…avec le subtil et dément sourire de la mort… approchant un peu plus, soufflant doucement sur lui son haleine de cendres mouillées… un petit filet de bile verte suintant à la commissure de ses lèvres… avec des yeux de braise : Repens-toi ! Oh le feu de l’enfer …
Son visage s’approchant toujours davantage projetant une haleine cendrée, ekke élève lentement son bras droit desséché et noirci en direction de la poitrine de Stephen et tend un doigt : Prends garde à la main de Dieu….
Stephen et Bloom regardent le miroir. Le visage sans barbe de William Shakespeare sans barbe y apparaît, traits rigides de paralytique couronné par le reflet des porte-manteaux à andouiller de renne dans le vestibule.
Il brandit sa frênecanne, fracassant l’image du réverbère, brisant la lumière du monde…
Ma vue est légèrement troublée
Oeil de lynx. Je dois me faire faire des lunettes. Les ai cassées hier. Il y a seize ans. Distance. L’oeil voit tout plat. Le cerveau pense. Près : loin. Inéluctable modalité du visible.
LIS LE CIEL
« Stephen: les cieux : ta configuration où est-elle ? » JJ
LES 16 JUIN : LES GEMEAUX
CE QUI EXISTE AVANT MEME QUE D’ETRE