Catégorie : Mer et mère /

Faire le tour de l’omphalos

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Ici et maintenant – l’omphalos – le centre du monde – le centre du moi un cercle cerné par l’indistinct – une île – une bulle  aqueuse – un ventre le point de départ et d’arrivée le point de rencontre du pli de  l’espace et du temps le passé se retournant en miroir du futur et se racontant au présent et inversement l’ultime

 

Mother – Other

P1020062MER MORVE  & —————————— the snootgreen sea

MER MORTE ———————————- beastly dead

MER AMERE ———————————- the scrotum-tightening sea

MER VERTE ———————————– a green mass of liquid

MER EIRE ————————————– a great sweet mother

MERVEILLE & ——————————— a grey sweet mother

MERE VEILLE ——————————— our mighty mother

MER D’EIRE ———————————– circé transformant les hommes en porcs

MERE DE

MERDE & MERDE ————————— scutter

REMEMBER ———————————- memories beset his

MEMORIES ———————————– brooding brain

MERE  MORTE   &  ————————- folded away in the memory of  her toys

MER MORVE

MIROIR &  RASOIR

LA CROIX DU MOI ————————– mirrror and razor lay crossed

MURDERED

CROIS MOI

CRY

ECRIS MOI

UNE MEMOIRE

UNE MER DE MOTS ———————— mots mariés, blancs vagues miroitant

MOTS A MOTS

MOTS A MORTS

MOTS AMOR ——————————– vagues couplées au verbe, vif argent

MORDS MOI

MUMMER

MUM’S THE WORD ———————— mute secret words

MUMMY ————————————— white breast on the dim sea

MOTHER ————————————- sein blanc de la mer indécise

AMOUR A MERE

AMOUR HOMERE

AMER MYSTERE DE L’AMOUR ——– love’s bitter mystery

REMEMBER LE BOL MOUSSEUX —– the nickel shaving-bowl

LE VERRE D’EAU DU ROBINET ——– her glass of water

LE BOL BAIE ———————————- the ring of bay

LE BOL D’EAUX AMERES —————- a bowl of bitter water

LE BOL DE GLAIRES VERTES ———- the green sluggish bil

LE BOL DE MERDE VERTE

L’OMPHALOS

Le fils sans père

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Dedalus a plusieurs mères

une mère morte, la mer vivante et  la mère patrie

mais Dedalus n’a pas de père

un fils sans père

un fil sans suite

Dedalus cherche un père

Dedalus cherche un pair

Dedalus cherche l’impair , 1 + 1 = 1

Stephen Dedalus est le fils Icare

et aussi Dedale le père

ou le fils retourné en père

La mère morte

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La mère de Stephen Dedalus, Marie Jane Murray est morte d’un cancer le 13 août 1903.

(La mère de James Joyce, Marie Goulding est morte d’un cancer le 26 juin 1903.)

« Une souffrance qui n’était pas encore une souffrance d’amour lui rongeait le coeur. Silencieusement, elle était venue à lui après sa mort, son corps dévasté flottant dans ses vêtements mortuaires de bure d’où émanait une odeur de cire et de bois de rose, son haleine qui s’était penchée sur lui, muette, pleine de reproches, une faible odeur de cendres mouillées. A travers le bord élimé de sa manchette, il apercevait cette mer saluée comme une grande et douce mère.

Un bol de porcelaine blanche était resté près de son lit de mort qui avait recueilli la bile verte et glaireuse arrachée à son foie pourrissant dans des accès bruyants de vomissements ponctués de gémissements.

IT’S ONLY DEDALUS WHOSE MOTHER IS BEASTLY DEAD.

Réduit au silence par l’effroi et la pitié, je suis allé à son chevet. Elle pleurait dans son lit misérable. Ses yeux vitreux, fixes, surgis de lamort pour secouer, plier mon âme. Sur moi seul … Ses yeux braqués sur moi pour m’abattre.

NON MERE LAISSE MOI ETRE ET LAISSE MOI VIVRE.

NO MOTHER LET ME BE AND LET ME LIVE.

Ses lobes cérébraux ne fonctionnement pas. Elle appelle le docteur et cueille des boutons d’or sur son édredon

She picks up buttercups off the quilt. » ( sur la croix)

La mer fait le bruit du ventre

 

 

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EST-CE QUE LA MER N’EST PAS UNE MERE GRANDE ET DOUCE ? demande Buck Mulligan La mer est froide jour et nuit lui répond Stephen dans « Portrait de l’artiste ». La mer est froide jour et nuit mais la nuit elle est plus froide près de la maison de son père. La mer fait le bruit du ventre, sourd et lointain.On la voit loin mais elle est à l’intérieur de nous. La mer digère. Elle est le ventre qui digère  les débris , les rochers et les noyés. Cette mer verte et glaireuse, c’est le ventre de la mère agonisante.

Des yeux, pâles comme la mer fraîchissante sous le vent, plus pâles, assurés et prudents. Souverain des mers, son regard se portait vers le sud, par dessus la baie, vide à l’exception du panache de fumée du paquebot-poste qui se dessinait vaguement sur l’horizon lumineux, et d’une voile tirant des bords du côté des Muglins.